L’estime de soi

« Avant de s’estimer, il faut s’aimer »

– Duclos, G. (2018). L’estime de soi, un passeport pour la vie, 3e édition. Éditions du CHU Sainte- Justine.

Ce qu’est l’estime de soi

L’estime de soi est la perception que j’ai de ma propre valeur, intérieurement et extérieurement. C’est la confiance que j’ai en mes propres capacités à agir, à me dépasser, à surmonter des défis, à réaliser des tâches, à poursuivre mes objectifs, etc. C’est aussi l’image que je perçois de qui je suis, c’est-à-dire le soi réel (qui se suis véritablement) et le soi idéal (ce que je voudrais être ou ce que je pense que les autres voudraient que je sois). Le décalage entre le soi idéal et le soi réel doit être faible pour avoir une bonne estime de soi.

(Duclos, 2018)

Il est donc important de bien connaître ses préférences, ses sentiments, ses désirs, ses besoins, ses forces et ses limites en s’acceptant tels que l’on est véritablement. L’estime commence par l’amour de soi, les soins, les attentions et la bienveillance que je me porte. L’amour propre est le sentiment fort de sa dignité, de sa valeur personnelle. L’affirmation de soi est l’estime de soi en action. « Une personne qui a une bonne estime de soi n’est pas vaniteuse et égoïste, mais est consciente de sa valeur et de son importance. Elle assume la responsabilité de ses actes et se montre respectueuse et attentive aux autres. »

(Société canadienne de pédiatrie, 2018)

Votre propre estime influence l’estime de votre enfant

L’estime de soi n’est pas innée, elle s’apprend. Votre enfant à développer leur confiance en eux, c’est d’abord faire un travail sur soi-même. Vous êtes son modèle, son parent. Vos mots et vos actions ont le pouvoir de la développer ou de la réduire l’estime de soi de votre enfant.

(Goulet, 2019)

Écouter les vidéos :
Les 6 piliers de l’estime de soi 1/2, (2016), Prendre Sa Vie En Main, 4:50 minutes.
Les 6 piliers de l’estime de soi 2/2, (2016), Prendre Sa Vie En Main, 4:57 minutes.

Les 9 clés pour l’estime de soi

1. Bien se connaître                                  

2. Accepter ses forces et ses limites

3. Être honnête avec soi-même              

4. Se responsabiliser, agir

5. Taire la critique intérieure                     

6. Accepter l’échec

7. S’affirmer                                                

8. Être empathique

9. S’appuyer sur le soutien social

La construction de l’estime de soi dès la petite enfance

L’estime de soi commence par le développement d’un sentiment de sécurité. Entre 0-2 ans, votre enfant développement un type d’attachement, selon les actions et les ajustements à répondre aux besoins de votre enfant. Entre 18-24 mois, l’enfant sécurisé va faire confiance aux autres, sera plus sociable, plus positif et pourra mieux s’adapter aux différents changements et aux imprévus en étant plus apte à trouver du réconfort des autres pour plus tard s’autoréconforter par lui-même. Un enfant protégé se sentira sécurisé et pourra découvrir le monde qui l’entoure.

L’autonomie de votre enfant se développe en réponse à vos actions et à vos réactions devant sa phase du non, qui se situe entre 18 mois et 30 mois. L’enfant qui dit non s’oppose naturellement dans le but de vivre ses propres expériences, de découvrir ses compétences et son identité : ses forces et ses limites, d’apprendre à connaître ses préférences, ses goûts et ses besoins. Croire en son potentiel, accepter qu’il fasse des erreurs, qu’il ait à se reprendre plusieurs fois pour intégrer ce qu’il a à apprendre ; voilà ce qui est attendu.

  • Un enfant surprotégé, ayant un parent qui fait tout à sa place et qui ne favorise pas les conditions à l’exploration, à l’expérimentation et à la créativité développement un sentiment d’incompétence et un frein à la motivation.
  • Un parent qui ne prend pas de temps de qualité² avec son enfant lui envoie le message qu’il n’est pas assez important. Celui-ci grandira avec le sentiment qu’il n’est pas aimable, qu’il n’a pas de valeur inestimable et que l’amour est conditionnel.

² temps de qualité : avoir du plaisir avec son enfant à jouer avec lui, l’écouter vous parler de sa journée, lui donner de l’affection, etc.

Écouter la vidéo :
Favoriser l’estime de soi chez l’enfant, par Canadian Pediatric Society/ Société canadienne pédiatrique, (2015), 3 minutes.

Les 4 sentiments à développer pour l’estime de soi

Plus j’apprends à me connaître et plus je m’estime.

Plus j’ai confiance en mes capacités et plus je suis motivé, autonome et sécurisé.

Il m’est alors plus facile de me faire des amis : sentiment d’appartenance.

Aider votre enfant à développer les 4 sentiments de l’estime de soi

Sources tirée de : Canva, https://www.planet-eveil.com/images/products/23334-reflet-deforme.jpg et https://media.istockphoto.com/photos/closeup-of-multi-ethnic-kids-smiling-against-white-%20picture-id157650383?k=6&m=157650383&s=170667a&w=0&h=r2J39ysXQc59hs2JegE84Yph54EfWh8q28BAwWV-8-Y=

La reconnaissance est la mémoire du cœur (Hans Christian Andersen, écrivain, poète). Il faut réactiver régulièrement, en parole, ses réussites, ses réalisations et ses moments de bonheur.

Source tirée de : https://bienetrologie.fr/wp-content/uploads/2020/12/pexels-jess-bailey-designs-786799-1024×768.jpg

Les impacts à court, moyen et long terme de l’estime de soi

Les impacts FAVORABLES à l’estime de soiDes CONSÉQUENCES  NÉGATIVES  à une
faible estime de soi
✓  Ils ont une humeur positive
✓  Ils sont plus heureux
✓  Ils sont capables de rester seuls et heureux et prennent plaisir aux activités de groupe
✓  Ils se fixent des objectifs et s’engagent à mettre en œuvre les étapes pour les réaliser
✓  Ils s’adaptent aux changements
✓  Ils sont curieux d’essayer la nouveauté
✓  Ils sont capables de prendre leur place dans un groupe sans prendre la place des autres
✓  Ils sont capables de se valoriser
✓  Ils sont à l’aise de parler aux gens
✓  Ils acceptent de recevoir des encouragements, mais n’en dépendent pas
✓  Ils se motivent intrinsèquement (par eux- mêmes)
✓  Ils sont plus capables de s’autoréconforter et de gérer leurs émotions
✓  Ils cherchent des solutions devant leurs défis
✓  Ils sont persévérants
✓  Ils sont capables de recevoir des compliments et d’en donner
✓  Ils prennent responsabilité de leurs actes
✓ Ils réussissent mieux à l’école
✓  Ils ont peu d’amis
✓  Ils peuvent vivre plus de conflits interpersonnels
✓  Ils refont les mêmes activités, reprennent les mêmes idées
✓  Ils sont facilement frustrés, découragés et abandonnent devant un défi
✓  Ils ont plus de difficultés à suivre les règles
✓  Ils peuvent être plus réservés, intériorisés
✓  Ils cherchent l’approbation de l’adulte
✓  Ils répètent souvent les mêmes questions, alors qu’ils connaissent la réponse
✓  Ils sont plus dépendants des autres
✓  Ils gèrent difficilement leurs émotions
✓  Ils se culpabilisent facilement ou culpabilisent les autres
✓  Ils ne se perçoivent pas tel qu’ils sont : se surestiment ou ils se sous-estiment
✓  Ils se comparent aux autres
✓  Ils donnent difficilement leurs opinions par peur de donner la mauvaise réponse
✓  Ils peuvent développer de l’anxiété de performance
✓  Ils ont un plus haut taux de décrochage scolaire
✓  Ils peuvent vivre ou faire subir de l’intimidation
✓ Ils acceptent difficilement de perdre

Votre enfant apprend de vous : soyez son modèle

  • Lui montrer ce que c’est de s’aimer soi-même
  • Essayer de nouvelles choses
  • Lui montrer comment affronter ses difficultés
  • Lui montrer à s’appliquer, à bien faire les choses
  • Lui montrer à être patient
  • Lui apprendre à s’engager dans des tâches et à les finir
  • Lui dire qu’il vous arrive d’être imparfait

Les attitudes parentales favorables à l’estime de soi de votre enfant

Les attitudes parentales favorables à l’estime de soiLes attitudes défavorables à l’estime de soi
✓  Être présent de façon chaleureuse auprès de l’enfant✓  Ne pas être présent physiquement sur une base régulière.
✓ Ne pas offrir de temps de qualité
✓  Être fiable dans les réponses à ses besoins✓  Négliger de répondre aux besoins de l’enfant
✓  Lui exprimer de l’amour inconditionnellement✓  Avoir des attentes irréalistes.
✓ Avoir des attentes conditionnelles à l’attachement.
✓ Souligner et valoriser ses succès
✓ Réactiver le souvenir de ses succès passés
✓  Ignorer ses succès ou ne pas leur accorder d’importance
✓  Souligner ses difficultés en
ménageant sa fierté et en lui donnant les moyens de s’améliorer
✓  Blâmer l’enfant pour ses maladresses
✓ Lui offrir un cadre de vie stable dans le temps et dans l’espace✓  Ne pas offrir un mode de vie constant
✓  Établir des règles de conduite sécurisantes et claires✓  Ne pas établir de règles de conduite ou être inconstant dans l’application des
règles
✓  Être constant dans l’application des
règles de conduite
✓  Changer constamment d’humeur dans
l’application des règles de conduite
✓  Soutenir l’enfant face à ses difficultés✓  Surprotéger l’enfant
✓  L’encourager à trouver des solutions aux problèmes✓  Trouver des solutions à sa place
✓  Favoriser l’expression de ses sentiments et émotions✓  Réprimer l’expression des sentiments et des besoins ou ne pas leur accorder d’importance
✓  L’encourager à faire des choix et à développer son autonomie✓  Le maintenir dans la dépendance et le contrôler de façon excessive
✓  Accorder plus d’importance à la démarche d’apprentissage qu’à ses résultats✓  Centrer l’attention uniquement sur les résultats
✓  Accorder le droit à l’erreur, les
dédramatiser
✓  Imposer le perfectionnisme de l’adulte et
blâmer l’enfant pour ses erreurs
✓  S’amuser avec son enfant✓  Ne pas se rendre disponible à son enfant.
✓  Faire avec lui uniquement des activités axées sur les résultats ou la compétition
Tiré de Duclos, G. (2018). L’estime de soi, un passeport pour la vie, 3e édition. Éditions du CHU Sainte- Justine.

« Si votre enfant ne se fait pas confiance, il ne peut pas voir toutes ses qualités et toutes ses forces. »


– Deslauriers, S. (2013). L’estime de soi en construction. p.34

Des activités qui favorisent l’estime de soi

La fiche de l’estime de soi

Une fois par jour, avant de dormir, demander à votre enfant :

  • D’encercler l’image qui correspond à ce qu’il ressent, puis l’écouter vous en parler.
  • De nommer 3 réalisations/tâches de sa journée, puis les écrire.
  • De nommer 1 force/ 1 compétence de sa journée, puis l’écrire.
  • Remplir une fiche par jour et en relire régulièrement.

La fiche de la réussite

Une fois par jour, avant de dormir, demander à votre enfant :

  • De nommer ses réalisations/tâches de la journée,
  • puis les écrire.

*** Variante : La boîte de réussites ***

Prendre des photos de votre enfant lorsqu’il vit des réussites : la construction d’une tour de bloc, un moment à jouer seul ou avec sa famille, un moment où il a rangé, un moment où il/elle s’est habillé/e tout/e seul/e, etc.

Puis, lui faire piger dans la boîte de réussites pour qu’il réactive son estime.

Des idées de jeux qui favorisent le développement de l’estime de soi

Des idées de livres sur l’estime de soi des tout-petits

Des ressources en ligne pour les parents

En conclusion

L’estime de soi commence dès la création de l’attachement avec vous. Grâce aux soins que vous lui portez sans condition, à l’encouragement du développement de son autonomie, à l’acceptation de qui il est et de ses imperfections, vous aiderez votre enfant à développer une bonne estime de lui-même.

(Société canadienne de pédiatrie, 2018)

Comme l’estime de soi s’apprend, s’active et se réactive toute la vie par les paroles qu’on leur dit, il est important que vos attitudes parentales favorisent leurs 4 sentiments, soient la sécurité, l’identité, la compétence et l’appartenance.

« Si un enfant vit dans la critique, il apprend à condamner.
Si un enfant vit dans l’hostilité, il apprend à se battre.
Si un enfant vit dans le ridicule, il apprend à être gêné.
Si un enfant vit dans la honte, il apprend à se sentir coupable.
Si un enfant vit dans l’encouragement, il apprend à être patient.
Si un enfant vit dans la motivation, il apprend à se faire valoir.
Si un enfant vit dans la loyauté, il apprend la justice.
Si un enfant vit dans la sécurité, il apprend la foi.
Si un enfant vit dans l’approbation, il apprend à s’aimer.
Si un enfant vit dans l’acceptation et l’amitié, il apprend à trouver l’amour dans le monde. »

Par Dorothy Law Nolte, tiré du site : estimedesoi.net

« Si l’on écoute un enfant, il comprend qu’il mérite d’être entendu.
Si l’on estime le point de vue d’un enfant, il comprend que ce qu’il pense a de la valeur.
Si l’on croit que l’enfant peut apporter une grande contribution, il cherche une façon d’aider.
Si l’on fournit un environnement chaleureux à un enfant, il acquiert une bonne estime de soi.
Si l’on respecte un enfant, il se sent un peu plus grand. »

Tiré du site estimedesoi.net

Médiagraphie

Duclos, G. (2018). L’estime de soi, un passeport pour la vie, 3e édition. Hôpital Sainte-Justine. Goulet, A. (2019). L’estime de soi chez l’enfant. Naître et Grandir.

MFA. (2019). Programme éducatif Accueillir la petite enfance. Gouvernement du Québec.

Société canadienne de pédiatrie. (2018). Comment favoriser une bonne estime de soi chez votre enfant. Soins de nos enfants. De l’information pour les parents par des pédiatres canadiens.

Sparling, J. et Lewis I. (2009). Jeux d’enfants… Apprendre avec toi. Grandir ensemble. Fondation Lucie et André Chagnon. Bibliothèque Nationale.

©️ 2021-2023 Caroline Venne, consultante et pédagogue spécialisée en petite enfance | Centre de la petite enfance Les Marmousets

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